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Michel Fiani, “aux petits soins” de la population

Président réélu de la Commission Médicale d’Etablissement (CME) en 2021, chef du service anesthésie-réanimation et chef du pôle anesthésie du centre hospitalier Jeanne de Navarre de Château-Thierry, Michel Fiani, présent à l’hôpital depuis 1986, est une personnalité qui compte dans le paysage médical du Sud de l’Aisne. Élevé au grade de chevalier de la Légion d’honneur en 2021 pour récompenser son action contre l’épidémie de Covid lors du premier confinement, Michel Fiani a accepté de répondre à nos questions.

Autant – Alors que l’hôpital public fait face à une crise sans précédent, comment se porte le centre hospitalier castel ?
Michel Fiani – L’hôpital a beaucoup évolué ces dernières années, mais reste à taille humaine. L’un des points forts est qu’il dispose d’un plateau technique assez complet qui peut offrir à la population un service de radiologie compétent, avec 1 scanner (bientôt un deuxième), 2 IRM, ainsi qu’un service de réanimation performant ; d’ailleurs une deuxième équipe de SMUR (Service Mobile d’Urgence et de Réanimation) nous a été accordée. Et puis, le centre dispose de toutes les spécialités chirurgicales principales  : viscérale, orthopédique, urologique, gynécologique, vasculaire, veineuse, stomato, ophtalmologique et ORL. Au niveau médical, nous avons multiplié les disciplines avec plusieurs consultations possibles, notamment un service de diabétologie, pneumologie, cardiologie, et gastro-entérologie. Donc, on peut dire que l’hôpital de Château-Thierry est en assez bonne santé.

Autant – De quel secteur géographique arrive principalement les patients ?
MF – Nous avons des patients qui viennent de Coulommiers, de la Ferté-sous-Jouarre, de Montmirail, de Fismes. Il y a aussi des malades qui viennent de Sézanne et de Provins. Et il n’y a pas de clinique privée à Château-Thierry, contrairement à d’autres secteurs comme à Reims ou à Soissons, donc notre plateau technique se doit d’être performant pour répondre au besoin de la population estimée à environ 80 000 habitants.

Autant – Que pouvez-vous nous dire concernant la maternité ?
MF – La maternité se porte bien et j’en suis plus que ravi, puisqu’en 2022, nous avons assisté à une belle remontée de l’activité avec 625 accouchements, soit 10% de plus qu’en 2021, alors que la natalité diminue au niveau national. Il faut également souligner que le label “Hôpital ami des bébés”, renouvelé en 2020, s’impose comme une école de l’exigence pour toute l’équipe. Les premiers résultats sont là  : une augmentation du pourcentage d’allaitement maternel. Enfin, dans les prochaines semaines, une salle nature va faire son apparition au sein de la maternité. Une salle nature s’apparente à un cocon dédié au bienêtre de la mère et de son enfant, où il n’y a pas de lit d’accouchement, mais plutôt une baignoire pour se relaxer pendant la dilatation, des ballons, et un lit normal, sans étriers. 

Autant – Et le service de réanimation, est-il toujours performant ?
MF – Depuis la rénovation en 2008, l’unité de réanimation s’est équipée d’outils informatiques de dernière génération et dispose d’équipements techniques performants. Les respirateurs sont directement reliés au dossier médical informatisé du patient. Peu de services de réanimation sont complètement informatisés en France. Ceci permet l’accès aux données du patient à distance à tout moment par tous les professionnels de santé et donc assure une réactivité et une collégialité sans faille. C’est une grande force pour ce service.

Autant – Comment se passent les consultations avancées à Oulchyle-Château (cf Autant 526) et quel bilan en faites-vous
MF – Le projet d’établissement de Château-Thierry est d’ouvrir l’hôpital vers la ville, vers la médecine libérale et surtout d’aller au plus proche de la population. Dans cet esprit d’ouverture, nous avons mobilisé des médecins spécialistes pour se rendre dans les maisons de santé à Montmirail, à Fère-en-Tardenois et dernièrement à Oulchy-le-Château. On espère en implanter une nouvelle à Charly-sur-Marne dans les mois à venir. Ces consultations avancées permettent de s’approcher le plus possible de la population dans un bassin de vie majoritairement rural où la mobilité est très faible dans le secteur. Grâce à ces consultations avancées, les rendez-vous sont beaucoup plus rapides, les diagnostics se font plus vite et surtout il y a une meilleure prise en charge, donc on doit continuer dans ce sens. Concernant les consultations externes, nous avons beaucoup progressé dans ce domaine, passant de 30  000 à 80 000 par an dans toutes les spécialités.

 

Autant – Quel est le rôle exact de la CME et le vôtre, en tant que président ?

MF – La Commission Médicale d’Etablissement est une instance consultative visant à associer le corps médical à la gestion de l’établissement. La CME doit permettre à la communauté médicale de s’exprimer sur tous les sujets ayant trait à la situation et à l’évolution de l’établissement. C’est une commission d’accueil des patients. Le président de la CME est quant à lui un animateur de groupe de médecins de l’hôpital qui essaie de faire converger leurs besoins et leurs modes de travail. Et j’ai aussi la responsabilité d’organiser, de maintenir, de développer l’offre de santé du bassin de vie du sud de l’Aisne.

 

Autant – Qu’en est-il du projet architectural annoncé lors de vos vœux (cf Autant 525) ?

MF – Nous sommes dans une phase de dialogue avec 3 entreprises retenues et normalement au cours du mois de novembre prochain, nous désignerons le lauréat qui s’occupera des travaux. Nous espérons la pose de la première pierre en 2024 et la fin des travaux du nouveau bâtiment de 4 étages et d’environ 7  000  m2 pour le deuxième semestre 2026. Un bâtiment qui va accueillir les urgences, mais aussi toutes les activités radiologiques, chirurgicales et de maternité.

 

Autant – Quels sont les projets à court et moyen terme ?

MF – Je suis fier de ce plateau technique, mais nous avons encore de nombreux projets, notamment la création d’un centre de dialyse lourd de néphrologie. Nous avons environ 6000 à 8000 séances de dialyse par an, des patients se rendent 3 fois par semaine à Meaux, à Reims, à Soissons d’une façon chronique et il est nécessaire d’avoir un centre de ce genre à Château-Thierry. Le deuxième projet sur lequel nous travaillons est la prise en charge de la personne âgée dans tous les domaines, car nous souffrons d’une pénurie en gériatres à l’hôpital. Je me félicite du travail effectué par le Docteur Laurence Bourgeois et par le Docteur Nasri Fiani sur le soin palliatif, mais la gériatrie est un sujet sur lequel nous devons mettre notre priorité. Enfin, je dirai qu’il faut consolider ce qu’on a, car ce que nous avons est très précieux.

 

Autant – Dernière question, êtes vous optimiste pour l’avenir concernant le monde de la santé ? MF – Oui je le suis. Quelle fierté d’exercer mon métier en France, au cœur d’un système de santé robuste, l’un des meilleurs au monde. Si je devais faire un vœu, ce serait de poursuivre tous ces projets, que rien ne s’arrête, que nous soyons toujours en avance sur notre histoire et que notre centre hospitalier se hisse au niveau d’un hôpital intercommunal.

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