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Malaurie Krall, des jambes de feu et une tête froid

Du haut de ses 25 ans, Malaurie Krall est un modèle de précocité et de talent. Après avoir pratiqué la gymnastique à Charly-sur-Marne, le handball au collège et au lycée, Malaurie a pris goût à l’athlétisme sur les cross-country UNSS (Union National du Sport Scolaire), mais aussi auprès de l’éducateur Patrick Belin, avant que son beau-père Joël Langlois ne la prenne sous sa coupe. Dans cette grande famille, 3 autres filles et Stéphanie, la maman, font de l’athlétisme. Spécialiste du 400 m haies, la hurdleuse* n’a repris l’entraînement que depuis 1 mois après une longue période d’indisponibilité liée à des pépins physiques. Revenue sur la piste lors des championnats départementaux en salle sur 200 m et 300 m, elle envisage de participer aux championnats régionaux en salle pour tenter de se qualifier pour le championnat de France. Rencontre avec une athlète accomplie tant sur le plan personnel, que professionnel.

Autant – Quelle a été votre réaction après avoir reçu la médaille de la ville lors de la cérémonie des vœux castels (Cf Autant 524) ?
Malaurie Krall – C’est une très belle distinction et j’en suis fière et très honorée. Sur l’estrade, le maire m’a confié que j’étais la plus jeune personne à qui il remettait une médaille, c’est donc une belle reconnaissance. Et puis, ça récopense aussi la belle saison que j’ai faite l’année dernière et les saisons d’avant aussi.

Autant – Revenons sur votre par- cours, quand avez-vous commencé l’athlétisme ?
MK – J’ai commencé l’athlétisme en 2013, à l’âge de 16 ans, donc assez tardivement. Au début, j’ai un peu tout testé, j’ai commencé par faire du sprint, sur du 60 m, 100 m et 200 m. J’ai aussi pratiqué le saut en longueur. Ensuite, j’ai fait des épreuves combinées, de l’heptathlon notamment, où il y avait du sprint, du 800 m, du  saut, du lancer, c’était vraiment très complet. Puis, en 2019, j’ai eu l’opportunité de participer à une épreuve de 400 m haies grâce aux interclubs, une épreuve par équipe, et j’ai vraiment adoré. Mes premiers temps n’étaient pas extraordinaires, mais j’ai rapidement progressé. Je suis passée de 72 secondes à 60 secondes, mon record aujourd’hui. C’est une belle satisfaction, j’espère que je vais continuer sur cette lancée.

Autant – Quels sont vos objectifs pour la saison qui arrive ?
MK – Nous sommes en pleine saison hivernale, donc on a commencé l’entraînement en salle, mais mon premier objectif, c’est le 19 février prochain, car il y a les championnats régionaux de Cross par équipe. Et comme chaque année, j’ai l’ambition d’aller au championnat de France de Cross. Et puis cet été avec le 400 m haies, mon objectif, c’est encore une fois le championnat de France Élite. Et pourquoi pas, atteindre la finale, même si ça va être difficile, car il y a une belle adversité en France.

Autant – Avez-vous dans le sport, notamment dans l’athlétisme ?
MK – Oui, j’aime beaucoup Marie-José Pérec, grande coureuse de 400 m qui a une foulée incroyable que j’aimerai beaucoup avoir. Après, il y a beaucoup de coureuses de 400 m que je suis, notamment l’américaine Sydney McLaughlin, la recordwoman du monde, et la néerlandaise Femke Bol que j’apprécie tout particulièrement.

Autant – Arrivez-vous à allier votre vie professionnelle et sportive ? MK – Oui je suis journaliste et je suis en télétravail 4 jours sur 5. C’est un poste qui me plaît et me permet de combiner sport et travail. Après, je ne sais pas de quoi demain sera fait…

Autant – Quel est votre rapport au sport au quotidien ?
MK – Je suis une vraie boule de nerfs, donc si je n’ai pas le sport pour me défouler, ça devient vite compliqué. Je m’entraîne 5 fois par semaine minimum et généralement, il y a un footing qui vient compléter. Il y a 2 ans, j’ai été blessée pendant 6 mois et ça été une période très difficile à vivre. Le sport me permet de m’enlever la pression du quotidien tout simplement. Et puis, c’est très cool de le faire en famille, car j’ai 3 sœurs et elles font toutes de l’athlétisme. Même si par- fois, c’est prenant, car à la maison, on parle athlé, on mange athlé, on dort ahtlé, on vit athlé… Mais globalement, ce que j’aime dans le sport, c’est le partage, le dépassement de soi, et je suis contente d’avoir trouvé ma discipline qui me motive, j’ai encore une grosse marge et c’est vraiment du plaisir.

Autant – Êtes-vous une d’inspiration pour les jeunes du club ? MK – On ne se côtoie pas dans les compétitions, mais parfois on se retrouve et il y a des petites qui me demandent beaucoup de conseils sur les haies, et je reste toujours disponible pour leur répondre. J’espère que mes conseils, en toute humilité, peuvent leur permettre de progresser et de tout donner pour le club.

Autant – Vous voyez-vous rester à l’Athlétic Club de Château-Thierry (ACCT) ?
MK-Nous sommes dans les 240 meilleurs clubs français, ce qui n’est pas si mal. L’avantage d’être ici, c’est le coté familial, on se connaît tous depuis des années avec les athlètes, les entraîneurs etc. Après l’inconvénient, c’est que je m’entraîne seule dans les haies et je n’ai pas d’adversité dans mon club, mais mon entraîneur qui est mon beau père, Joël Langlois, a toutes les connaissances pour que je progresse. Il a fait de athlétisme à un haut niveau pendant 30 ans, du 3000 m steeple. Si je voulais, je pourrai aller dans un grand club à Reims ou en région parisienne, mais j’ai envie de réussir avec Châ- teau. Je suis bien dans mon club, je suis épanouie, pour moi c’est un véritable cocon familial ●

Propos recueillis par Jonathan Illouz

*Athlète féminine courant le 100 mètres haies ou le 400 mètres haies

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